10 choses qu’on a apprises en 10 ans de visites
En 2022, Cybèle fête ses 10 ans ! Un programme de visites inédites, exclusives et solidaires est prévu, mais nous vous proposons aussi un retour d’expérience sur nos 10 années passées.
1. On peut faire la même visite 10 ans sans s’ennuyer
Quand on a lancé notre visite contée de la Croix-Rousse en 2012, si quelqu’un nous avait dit que 10 ans plus tard on continuerait de faire la même visite et qu’on ne s’ennuierait pas, on ne l’aurait pas cru.
Et pourtant, nous sommes en 2022 et cette semaine en réunion hebdomadaire alors qu’il fallait programmer une visite supplémentaire, je me suis entendue dire “Moi je ferais bien la Croix-Rousse, je la fais pas souvent en ce moment…” La visite de la Croix-Rousse est notre best-seller, celle que l’on programme tous les week-ends, qu’on propose aux scolaires, aux familles, aux entreprises. Mais alors, quel est le secret ? On vous l’avait détaillé dans cet article !
2. Certaines idées ont beaucoup de succès mais… seulement l’idée.
Il nous est arrivé, parfois, d’avoir des idées qui nous paraissaient excellentes, qui faisaient un gros buzz, et pourtant, on avait du mal à voir nos clients franchir le pas.
Notre visite sur Guignol, il y a longtemps, intéressait tout le monde quand on en parlait, mais on n’a jamais réussi à la vendre. C’est pareil pour nos visites Cymoche dont le concept fait marrer tout le monde, qui ont fait un joli buzz et que les médias lyonnais ont beaucoup relayé. Pourtant, à part au moment des lancements, on a un peu de mal à remplir les visites Cymoche…
3. Ne pas se focaliser sur le visage qui ne sourit pas
Il nous arrive parfois de faire une visite avec dans le groupe une personne au visage fermé qui n’exprime rien. En général, ça nous stresse. On passe toute la visite à se dire “ohlala il déteste ! Il passe un trop mauvais moment ! Que faire ?” et à tenter 1000 sortes de blagues, d’explications, de choses pour tenter de décrocher une minuscule expression du visage mort.
Dans 99% des cas, lorsque la visite se termine et que le visage en question n’a toujours pas sourcillé, il vient nous voir et soudain, pour la première fois, sourit en nous disant “Merci c’était super, j’ai adoré !” Là, on répond poliment “Merci à vous, je suis ravie que ça vous ait plu.” et intérieurement on HURLE : “MAIS POURQUOI TU PEUX PAS JUSTE SOURIRE UNE FOIS !!!!!!!” 🤭
4. Les tests : on n’en fait jamais trop !
Quand on lance une nouvelle visite, on a l’habitude de la tester au moins 2 ou 3 fois. Parfois, on se demande si le 3ème test est vraiment nécessaire, si on ne ferait pas mieux de la lancer tout de suite ?
La réponse est : oui, le 3e test est toujours utile, on ne teste jamais trop une visite. La règle, c’est qu’à partir du moment ou on se demande s’il faut le faire, c’est qu’il faut le faire !
5. Tout le monde veut sortir des sentiers battus mais personne ne veut louper les traboules
Sur le papier, tout le monde veut faire les visites les plus insolites et originales, toutes les plateformes veulent vendre des activités originales et les agences et autres guides veulent vous faire “sortir des sentiers battus”. Et nous aussi on trouve ça super cool ! D’ailleurs, une de nos toutes premières visites en 2013 était dans le quartier des Gratte-Ciel à Villeurbanne.
N’empêche que les rares fois où on a essayé de traverser le Vieux-Lyon sans visiter les traboules (parce que ce n’était pas notre sujet), on a failli se faire lyncher en place publique.
Et depuis le début de Cybèle, tout le monde veut faire des choses super originales et sortir des sentiers battus, mais 88% de nos visiteurs ont visité le secteur UNESCO, contre 6% en rive gauche…
La seule solution, c’est de faire de l’original, mais dans les quartiers classiques. Soyons réalistes.
6. Ne jamais essayer d’être subtil en visite
Ça fait 10 ans qu’on essaye des explications subtiles, des personnages subtils, et à chaque fois on le voit : ça ne marche pas ! Les gens ne comprennent jamais, et on finit toujours par faire une bonne grosse explication bien franche.
Dans un film avec du temps, des jeux de lumière, de musique, de caméra, tout ça à la fois, on peut être subtil. Sur un plateau de théâtre avec plusieurs comédien·nes, avec une régie lumière et son, des décors, des accessoires, on peut être subtil. Quand on est dans la rue et que tout passe par la parole, c’est trop compliqué.
Et pourtant, à chaque nouvelle création (celle de 2022 n’a pas manqué), il y a toujours un moment où on se dit que là, ça serait cool de ne pas vraiment l’expliquer mais de le faire comprendre subtilement… et au premier test, on abandonne parce que personne ne capte rien et on se dit : “Mais enfin, on SAIT qu’il ne faut pas être subtil !”
7. Les meilleurs groupes sont ceux que l’on attendait le moins
C’est souvent quand on a pas du tout envie d’y aller que la visite se passe le mieux. Allez savoir pourquoi ! Parfois il fait moche, on se fait des films sur le groupe qu’on va accueillir, et on a vraiment, mais alors vraiment pas envie d’y aller.
Et c’est toujours là que les groupes sont les plus sympas et que les visites se passent le mieux. Un groupe d’EVJF alors que les dernières sont arrivées bourrées ? Et hop, voilà un groupe archi sympa et émouvant. Un groupe de collégien qu’on a peur de devoir tirer pendant 1h30 alors qu’on en a pas l’énergie ? Et hop, voilà des jeunes adorables passionnés par l’histoire qu’on leur raconte.
Ne jamais se fier aux apparences et aux attentes.
8. Rajoutez un apéro vous vendrez n’importe quoi
C’est vrai.
On s’est fait connaître en 2014 grâce à nos visites apéro. De notre point de vue, le vrai plus de la visite, ce n’était pas l’apéro, c’était le fait que la visite était théâtralisée. Mais les gens ont lu “apéro” dans le titre et ils sont venus.
Heureusement, ils ont vu que la visite était bien aussi, et maintenant on vend des visites sans apéro.
9. On peut prendre du plaisir à faire pleurer les gens
Il y a 2 visites de notre catalogue qui sont assez tristes, qui racontent la révolte des canuts pour l’une, la vie à Lyon sous l’occupation pour l’autre. Quand on voit des gens qui ont les larmes aux yeux à la fin, on jubile intérieurement parce qu’on sait qu’on a réussi à les toucher vraiment, qu’il y avait vraiment beaucoup d’émotion dans notre visite et c’est quand même notre raison d’être !
Si quelqu’un d’extérieur assistait à nos réunions hebdomadaires, il serait peut-être choqué…
– Et toi Lucille, ta visite “Lyon sous l’occupation” samedi, ça s’est bien passé ?
– Oui, très bien le groupe était super sympa et j’ai 5 personnes qui ont pleuré à la fin
– Ah super ! Bravo !
🤷♀️ On vous en parle plus en détail dans cet article.
10. Retrouver son CE2 intérieur
Pendant la grosse saison scolaire, on enchaine des classes de primaire non stop, du lundi au vendredi, matin et après-midi. Et pendant les réunions hebdomadaires parfois on peut assister à ce genre de discussions :
– Lucille : Clara tu prends le premier groupe à 9h30 et Clémence le deuxième à 10h
– Clémence : OK, c’est quel niveau ?
– Lucille : à 9h30 des CE2, et à 10h des CM2
– Clara : YESSSSS des CE2 !!
Les CE2, sont pile poil dans l’âge génial où on commence à pouvoir comprendre pas mal de choses sur le monde, mais en même temps on garde cette innocence et ce goût pour le merveilleux et le fantastique. C’est l’âge où on est pas désabusé de la vie, où tout paraît génial.
Les CE2, ce sont celles et ceux que l’on entend le plus s’exclamer “Ouiiiiii !” quand on leur dit simplement “allez, on continue la visite ?”. Ce sont ceux qui passent leur temps à nous dire “J’adore cette histoire !”
C’est devenu une expression chez Cybèle : “Retrouver son CE2 intérieur”.
🔥 Voilà, on va fêter nos 10 ans, et pour les 10 années suivantes, on espère pouvoir continuer à regarder le monde avec nos yeux de CE2 !
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