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visites théâtralisées sans costume

De l’utilité du costume dans les visites théâtralisées

Chez Cybèle, nous faisons des visites théâtralisées. Nous incarnons des personnages fictifs du passé (une lavandière de la Renaissance dans la visite théâtralisée du Vieux-Lyon, un agent immobilier des années 30 dans la visite théâtralisée des Gratte-Ciel, un médecin du 16e siècle dans la visite historique et coquine de Lyon, etc) et nous faisons visiter la ville à travers les yeux de nos personnages.

Lorsque l’on présente nos visites théâtralisées, la plupart des gens nous imaginent systématiquement en costume. Nous devons donc décevoir nos interlocuteurs car non, nous ne sommes jamais costumés.

Il y a plusieurs raisons à cela.

Le costume ne fait pas le personnage

Nous sommes convaincus que le personnage que nous faisons vivre pour nos visiteurs n’est pas incarné par notre costume. Le costume n’est qu’un accessoire supplémentaire qui peut éventuellement nous permettre d’aller plus loin. Mais nos personnages existent parce qu’ils ont une posture, une façon de se tenir, de marcher, une voix, une façon de parler, et un discours bien à eux.

L’une de nos personnages préférées, la lavandière du 16e siècle, se permet des choses que nous ne pourrions jamais nous permettre si nous étions guide : elle insulte les visiteurs ! Nous dessinons une femme du peuple que l’on voit modeste, sans éducation, pleine de bon sens et toute en simplicité. Tout cela se traduit dans le corps, dans la voix, dans les mots. Et même sans costume, le personnage est suffisamment présent pour que les visiteurs acceptent qu’elle se gratte les fesses, qu’elle rote, qu’elle traite le groupe de “bugnasses” et qu’elle leur dise “Vous avez vraiment l’air cons !”. Mieux : lorsqu’elle revient pour la deuxième fois en fin de visite, les gens sourient, chuchotent “Ah génial !”

Un costume sans personnage : quelle déception !

Nous avons pu assister à des visites qui étaient présentées comme visites théâtralisées ou costumées. Effectivement, nous étions accueillis par un.e guide avec des costumes magnifiques, très bien conçus. Mais le discours était un discours de guide tout à fait classique. Nous n’avions pas un personnage historique devant nous, mais un.e guide conférencier.e vêtu de façon inhabituelle.

Alors, quelle déception ! Quand, en tant que visiteur, nous avons spécifiquement choisi cette visite parce qu’elle serait différente, plus animée, et nous assistons en réalité à une visite classique. La visite était d’ailleurs très intéressante, et les guides en question très compétents. Mais le sentiment reste celui de l’insatisfaction car nous attendions autre chose.

La preuve en images !

Sans costume : libéré, délivré !

Il y a un avantage non négligeable au fait de ne pas être encombré.e.s par un costume. Nous sommes bien plus libres ! Nous pouvons interpréter plusieurs personnages, nous pouvons alterner des moments de visite traditionnelle et des moments très théâtralisés, ajouter des moments de conte, etc.

La logistique

L’utilisation de costumes pose des contraintes pratiques évidentes. Étant seuls en visite avec un groupe, et ayant parfois 2 ou 3 visites différentes dans la journée, comment gérer plusieurs costumes ? Doit-on obligatoirement prévoir un laps de temps suffisant entre 2 groupes pour rentrer au bureau, changer de costume, revenir ? Mais alors, faut-il facturer ce temps qui nous empêche d’accueillir un groupe supplémentaire ?

Et comment incarner plusieurs personnages costumés en 1h30 de visite ? Comment changer de costume 2, 3 voire 4 fois pendant la visite ?

Viennent ensuite d’autres questions : que faire des costumes ? Comment gérer le nettoyage ? Les changements dans l’équipe, les tailles, les versions féminines et masculines ? Que faire lorsqu’il fait -5° l’hiver ou 38° l’été ?

Impossible d’être costumé sans devoir doubler ou tripler le prix de nos visites pour amortir les frais, le temps passé, l’immense garde-robe à maintenir, entretenir, faire évoluer, etc.

Plus le temps passe, et plus nous en sommes convaincus, ce n’est pas demain la veille qu’il y aura des costumes chez Cybèle !


Guide, musicienne et conteuse, Clémence est un peu lyonnaise et 100% Rhônalpine : elle fut nourrie à la crème de Bresse et à la châtaigne d’Ardèche. Passionnée par le monde médiéval et l’architecture, elle adore raconter des histoires.

Cet article comporte 1 commentaire

  1. Le théâtre d’improvisation en est une belle illustration : si le personnage est incarné avec conviction, ça fonctionne !

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